Avertissement au conjoint lors de l'acquisition de parts sociales au moyen de biens communs

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Avertissement à donner au conjoint lors de l’acquisition de parts sociales au moyen de biens communs

Lettre recommandée avec AR

M. (nom/prénom),

Par application de l’article 1832-2 du Code Civil, j’ai l’honneur de vous informer que m. (nom du conjoint), votre conjoint se propose d’acquérir à l’aide de fonds communs, (nombre de parts sociales) parts sociales de (prix de chaque part sociales) euros chacune, de la société (nom de la société) dont le siège social est à (adresse société) et immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de (ville RCS) sous le numéro (numéro d’immatriculation au RCS).

Cette société présente en outre les caractéristiques suivantes :

objet social : (objet société)

durée de la société : (durée)

capital social : (montant du capital social de la société)

associés actuels : (nom des associés)

La signature de l’acte de cession doit intervenir le (date), en mon Cabinet situé (adresse). Vous voudrez bien me faire connaître, avant cette date et par lettre recommandée avec AR, si vous entendez devenir personnellement associé pour la moitié des parts acquises par votre conjoint ou intervenir à l’acte.

Veuillez croire, Monsieur, en l’expression de mes sincères salutations.

Fait le (date du courrier), à (ville document).

Signature

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Document est à jour au 07/12/2024

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Les conjoints mariés doivent obligatoirement être avertis lorsque l’un d’entre eux souhaite acquérir des parts sociales dans une société en usant de leurs biens communs.

 

Qu'est-ce qu'une lettre d'avertissement au conjoint ?

Définir la lettre d'avertissement au conjoint et son objectif

Une lettre d'avertissement au conjoint est un document juridique utilisé dans le cadre des affaires et du droit des sociétés. Elle vise à informer et mettre en garde le conjoint d'un actionnaire ou d'un associé lorsqu'il envisage d'acquérir des parts sociales au moyen de biens communs. Cette lettre a pour objectif d'attirer l'attention du conjoint sur les conséquences juridiques, financières et patrimoniales de cette acquisition, et de l'inciter à prendre les mesures nécessaires pour protéger ses droits et intérêts. Elle peut contenir des informations sur les dispositions légales applicables, les éventuelles obligations du conjoint en matière de consentement ou de renonciation, ainsi que les éventuelles conséquences de l'acquisition des parts sociales sur le régime matrimonial ou les biens communs du couple.

Expliquer quand et pourquoi elle est utilisée

La lettre d'avertissement au conjoint est utilisée dans des situations où un conjoint envisage d'acquérir des parts sociales d'une entreprise au moyen de biens communs. Elle est généralement utilisée lorsque les biens communs du couple, tels que l'argent, les biens immobiliers ou d'autres actifs, sont utilisés pour financer l'acquisition de ces parts sociales.

On utilise cette lettre dans le but d'informer et de mettre en garde le conjoint qui n'est pas directement impliqué dans l'opération d'acquisition. Elle vise à l'alerter sur les conséquences de cette acquisition sur les droits et intérêts du couple, notamment en ce qui concerne le régime matrimonial et les biens communs.

L'utilisation de cette lettre est motivée par la nécessité de respecter les dispositions légales et réglementaires applicables en matière de régime matrimonial et de protection des biens communs. Elle permet également d'attirer l'attention du conjoint sur les éventuelles obligations de consentement ou de renonciation qui pourraient lui être imposées, ainsi que sur les risques financiers ou patrimoniaux liés à l'acquisition des parts sociales.

 

Qu’est-ce qu’un bien commun ?

Un bien commun est un bien acquis durant le mariage qu’il soit issu de revenus propres ou d'une épargne commune. Les biens communs sont disposés à l’article 1401 du Code civil, ils sont opposés aux biens propres qui sont acquis avant le jour de la célébration du mariage ou durant le mariage uniquement par donation ou succession.

Les biens communs renvoient donc à toute propriété acquise durant le mariage à l’exception de biens dont les époux auraient hérité, ou qui leur auraient été donnés ou légués.

 

La lettre d’avertissement au conjoint de l’acquisition de parts sociales est-elle obligatoire ?

L’article 1832-2 du code civil prévoit une gestion mutuelle des époux mariés. En d’autres termes, un seul époux ne peut utiliser les biens communs pour effectuer un apport à une société en contrepartie de parts sociales sans en informer l’autre époux.

La présente lettre transmise par recommandé, permet d’avertir l’époux en question du projet d’acquisition de parts sociales par son conjoint et lui proposer de devenir associé de la moitié des parts sociales. Ainsi, l’époux peut légitimement prétendre à la qualité d’associé pour la moitié des parts apportées par son conjoint. Il peut le faire au moment de la constitution de la société ou ultérieurement.

Une fois averti, le conjoint peut décider de soit devenir associé de la société avec un droit de vote, un affectio societatis, une vocation aux résultats, ou soit renoncer à la qualité d’associé. Dans tous les cas, sa réponse à la présente lettre doit être notifiée par une lettre recommandée avec accusé de réception à la société.

 

Les éléments clés à inclure dans la lettre d'avertissement

La lettre d'avertissement au conjoint pour l'acquisition de parts sociales au moyen de biens communs doit comporter plusieurs éléments clés afin d'être complète et informative. Voici les éléments importants à inclure dans cette lettre :

  • Commencez par une introduction claire indiquant l'objectif de la lettre et le contexte de l'acquisition des parts sociales par le conjoint.
  • Mentionnez les noms et les informations d'identification du conjoint qui envisage l'acquisition des parts sociales, ainsi que du conjoint destinataire de la lettre.
  • Faites référence aux dispositions légales pertinentes, telles que celles relatives au régime matrimonial, aux biens communs et à la protection des intérêts des conjoints.
  • Expliquez en détail les modalités de l'acquisition des parts sociales, y compris le montant, les conditions et les conséquences financières de cette opération.
  • Informez le conjoint des conséquences juridiques et financières de l'acquisition des parts sociales sur son statut, son régime matrimonial et ses biens communs. Mentionnez les éventuelles obligations de consentement ou de renonciation et leurs implications.
  • Fournissez des conseils au conjoint destinataire de la lettre sur les actions à entreprendre pour protéger ses droits et intérêts. Cela peut inclure la consultation d'un avocat, la recherche d'informations complémentaires ou la demande de modifications ou de garanties supplémentaires concernant l'opération d'acquisition.
  • Terminez la lettre en invitant le conjoint destinataire à prendre contact pour discuter de la situation ou pour obtenir des informations supplémentaires.

 

Les conséquences juridiques de l'acquisition de parts sociales au moyen de biens communs

L'acquisition de parts sociales au moyen de biens communs peut avoir des conséquences juridiques significatives pour le conjoint qui n'est pas directement impliqué dans l'opération. Tout d'abord, en fonction du régime matrimonial applicable, cela peut affecter la répartition des biens entre les époux en cas de dissolution du mariage, de décès ou de séparation. Les parts sociales acquises pourraient être considérées comme des biens communs et être soumises aux règles de partage des biens lors de la liquidation du régime matrimonial.

Par ailleurs, il est important de noter que certaines législations exigent le consentement ou la renonciation du conjoint non-acquéreur pour que l'acquisition de parts sociales soit valide. Si ces exigences ne sont pas respectées, l'acquisition pourrait être contestée et remise en question. Le conjoint non-acquéreur peut avoir le droit d'exprimer son consentement ou de renoncer à l'acquisition, et cela peut être soumis à des formalités spécifiques prévues par la loi.

Enfin, l'acquisition de parts sociales peut également entraîner des responsabilités financières pour le conjoint non-acquéreur, notamment si les biens communs sont engagés pour financer l'acquisition. Il est donc crucial d'évaluer les risques financiers potentiels et de prendre des mesures appropriées pour protéger les intérêts du conjoint non-acquéreur.

 

Les alternatives à la lettre d'avertissement au conjoint

Au lieu de la lettre d'avertissement au conjoint, il existe plusieurs alternatives possibles dans le cadre de l'acquisition de parts sociales au moyen de biens communs. Une alternative consiste à établir une convention de renonciation spécifique à l'acquisition de parts sociales. Cette convention précise clairement que le conjoint non-acquéreur renonce à ses droits sur les parts sociales acquises au moyen de biens communs. Cette convention peut être rédigée avec l'aide d'un professionnel du droit et doit être signée par les conjoints afin d'établir légalement la renonciation.

Une autre alternative pourrait être l'utilisation d'un contrat de vente spécifique à l'acquisition de parts sociales. Ce contrat pourrait contenir des dispositions spéciales pour prendre en compte la situation du conjoint non-acquéreur et protéger ses droits. Par exemple, le contrat pourrait inclure des garanties ou des clauses de protection pour le conjoint non-acquéreur, ou encore prévoir une répartition spécifique des bénéfices ou des droits de vote pour assurer une certaine équité entre les conjoints.

 

Quelles sont les conséquences d’un défaut d’information au conjoint ?

La société et le conjoint qui souhaite devenir associé en usant de biens communs, ont l’obligation d’en informer l’autre conjoint. Le défaut d’information peut entraîner la nullité des apports qui seront alors restitués. Cette sanction est prévue à l’article 1427 du Code Civil qui dispose que « Si l'un des époux a outrepassé ses pouvoirs sur les biens communs, l'autre, à moins qu'il n'ait ratifié l'acte, peut en demander l'annulation. L'action en nullité est ouverte au conjoint pendant deux années à partir du jour où il a eu connaissance de l'acte, sans pouvoir jamais être intentée plus de deux ans après la dissolution de la communauté ».

En outre, l’époux qui se sert de biens communs pour obtenir des parts sociales dans une société, ne peut se voir accorder la qualité d’associé sans le consentement de l’autre conjoint, à moins que la société n’ait pas été au courant de la nature commune des biens qui ont servi aux apports.